RETOUR SUR LE CHAMPIONNAT DU MONDE

 

 

Le Championnat du monde des Nations s’est déroulé les 09 et 10 septembre en Espagne sur le lac de Fayon et Mequinenza. Cette année, 23 nations étaient présentes. À l’issue des deux manches, l’équipe de France s’est hissée sur la 3e marche du podium et a remporté une très belle médaille de bronze par équipe. Alain Dewimille revient aujourd’hui sur le championnat pour nous faire revivre ces moments forts !

 

 

Nous sommes arrivés le vendredi soir, soit une semaine avant l’épreuve. Nous avons pris contact avec le parcours le samedi et le dimanche. Nous étions 5 pêcheurs sur les 6 pour pêcher les deux jours (Jimmy Martin, Manu Vilain, Alexandre Caudin, Maxime Duchesne et Stéphane Pottelet qui est arrivé le samedi soir). Nous nous sommes entrainés ces deux jours sur un secteur qui n’était pas retenu mais qui rassemblait les mêmes conditions de pêche que celles du championnat du monde. On s’est mis sur les secteurs profonds, c’est-à-dire là où la profondeur est comprise entre 5 et 6 m. On a testé toutes les techniques : les ablettes, la bordure à mi-distance et la canne à 11,5 m. Après 11,5 m, sous la grande canne, si nous souhaitions pêcher à 13 m, il y avait trop de fond. Nous avons pris entre 30 et 35 kg le samedi. Le dimanche, les pêches ont été identiques.  

 

 

Les entrainements officiels ont débuté le lundi. Le premier jour, cela nous a permis de cibler un peu plus les esches à savoir les asticots, le maïs et les terreaux. Selon les esches utilisées, les touches étaient différentes et les poissons n’étaient pas de même taille. Cela nous a permis également d’engager la semaine d’entrainement plus sereinement.

 

 

La semaine d’entrainement, nous sommes tombés sur des zones peu profondes  on a commencé dans les petits fonds (entre 1,5 à 2 m de fond) sur les secteurs A et B à Mequineneza. La pêche se situait à mi-distance, à 5 bouts. On pouvait utiliser la télescopique de 4 m ou alors déboiter sous la canne lorsque le vent était plus important.

 

 

Les poissons majoritaires étaient les ablettes (environ 28 g de moyenne) et les bordelières (de 40 à 300 g).

Sur les secteurs A et B, nous avions prévu de débuter à l’ablette en pêchant au gozzer. Nous avions vu que la première heure, nous pouvions faire 5000 points d’ablettes en attendant que les poissons s’installent sur le coup à 5 bouts. Cela permettait de rappeler avec l’amorce à ablette et une fois l’amorce descendue sur le fond, au bout d’heure, il y avait de nombreuses bordelières. Sur le fond à 5 bouts (soit à la télescopique soit à déboiter) nous avons utilisé soit des asticots, soit des terreaux soit des grains de maïs doux. Le maïs permettait de sélectionner la taille des poissons et de prendre aussi de plus belles bordelières.

 

Sur les C, D et E, Nous avions prévu de débuter par cette pêche d’ablettes. Il y avait des différences de fond énormes. Pour preuve, sur le secteur D, les organisateurs ont dû enlever un numéro car à 13 m, on n’arrivait pas à prendre le fond. Il y avait plus de fond que la longueur de la canne. Au bout de 45 minutes à 1 heure, les poissons rentraient et nous avions prévu de nous orienter sur une pêche de fond avec des flotteurs d’un poids compris entre 3 et 8 g, à 5 bouts. Suivant le fond, on pouvait aussi pêcher à 11,5 m. Cela dépendait vraiment des places.

 

Première manche

Nous avons appliqué tout ce que nous avions vu à l’entrainement. Au niveau des amorces, nous avons préparé 2 kg de Sensas Gros Gardons + 2 kg de Sensas River + 2 paquets de terre de rivière + 500 g de PVI Sensas et 500 g de tourteau de maïs Sensas. Pour l’amorce de surface, nous avons mélangé 1 kg de 3000 Surface avec 1 kg de 3000 Etang. Dans la semaine, lorsque l’eau était mâchée, nous avons teinté notre amorce avec du Tracix rouge. Lorsque l’eau n’était pas teintée, nous avons conserver la couleur initiale de l’amorce.

J’étais sur les secteurs où se trouvaient Manu Vilain (secteur C) et Maxime Duchesne qui était, quant à lui,  sur le secteur D. Sur le secteur C, Manu a opté pour une pêche à 5 bouts, là où il y avait 5,5 m d’eau. La stratégie était de passer beaucoup de temps à sonder pour trouver un plat pour mettre les boules. Le fond était très accidenté et il était important de passer beaucoup de temps à sonder pour trouver un endroit favorable à la pêche. Manu s’est classé 2e sur le secteur de 23 en battant le pêcheur Hollandais à côté de lui. Il y a eu une belle bagarre entre ces grands pêcheurs. Il y a eu aussi plusieurs silures qui ont été pêchés sur ce secteur. Sur le secteur D, Maxime a commencé à pêcher les ablettes au départ. Il a bien démarré et au bout d’une heure, certaines équipes ont commencé à pêcher le fond. Il est également parti pêcher le fond à une distance de kit, 5 bouts. On a tous rappelé régulièrement des boulettes très serrées à la main et on a agrainé à la main du maïs et du blé. Maxime s’est classé 8e de son secteur avec un poids total de 24970 g.

 

Pour le reste de l’équipe de France, Stéphane a remporté son secteur, Arnaud a terminé 3e de son secteur et Alexandre s’est classé 6e. Au classement provisoire, nous totalisions 20 points et nous étions à égalité de points avec les Serbes. Les Serbes nous ont devancé au poids.

 

Seconde manche

Cette seconde manche s’est montrée plus compliquée et sous plusieurs aspects. Déjà, nous n’avons pas eu un tirage favorable et plus spécifiquement dans les secteurs C et D. Nous avons hérité du numéro 2 dans le secteur C, et il y avait 8 m d’eau. Arnaud a pêché à la bolognaise au coulissant à 4 m car c’est là que le fond était le plus favorable pour la pêche. Le fond était trop accidenté sur sa zone. Il n’a pas eu une autre alternative. Sur le secteur D, Alexandre s’est retrouvé avec une place où il y avait beaucoup moins d’eau que les autres places du secteur, ce qui ne lui a pas permis de pouvoir sélectionner les beaux poissons. Au final, Arnaud s’en est remarquablement bien sorti sur une place très difficile, en doublant la pêche du leader Hongrois. Il s’est classé 3e sur le secteur sur une place où beaucoup n’aurait pas réussi à se classer dans les premiers de secteur comme il a pu le faire.

Pour les autres secteurs, on avait Stéphane qui se trouvait dans le secteur E. Il a commencé par une pêche d’ablettes, comme tout le monde, il est parti sur le fond où il a réussi à attraper des beaux poissons. Le champion du monde se trouvait dans ce secteur et il a survolé le secteur. Stéphane s’est classé 7e de son secteur avec une bourriche de 18,860 kg.

Sur les autres secteurs, les choses se montrées plus compliquées pour nos pêcheurs qui avaient pourtant bien réussis la veille.

Nous avons terminé la seconde manche avec 50 points. L’avance de la première manche nous permis toute de même permis d’accrocher la troisième marche du podium, synonyme d’une belle médaille de bronze.

 

 

Que devons-nous en retenir ?

C’tait une pêche atypique car personne n’a pêché avec des vers de vase lors de ce championnat du monde. Ce championnat a aussi démontré que nous étions capables de rivaliser sur ces pêches-là, à savoir des pêches qui ne ressemblent pas du tout à ce que nous avons l’habitude de pratiquer chez nous. Il faut retenir aussi qu’il y a eu une belle cohésion au sein de l’équipe. Cette médaille de bronze est le fruit du travail des pêcheurs mais également de l’ensemble du staff qui a fait un travail remarquable.

Nous sommes très heureux et fiers de ce résultat avec une équipes composée de jeunes pêcheurs. Nous n’avons rien lâché tout au long du championnat car les scores étaient sérrés, voire même très serrés. N’oublions pas qu’un seul point nous séparait de l’Italie pour la médaille de bronze. Il fallait y croire jusqu’au bout ! 

 

 

 

Je souhaiterais remercier la Fédération pour leur confiance et leur soutien, les différents partenaires du Club France et les membres du staff. Nous sommes repartis d’Espagne avec une médaille qui fait chaud au cœur et qu’il a fallu aller chercher en se battant jusqu’au bout ! »

PS : Un remerciement particulier à ceux qui ont réalisé les photos !!